Vers l'erg Tidri et au delà

Publié le par Pepito

Au réveil, nous avons pris le rythme et nous levons en même temps que le soleil. Le calme et la sérénité du désert sont enivrants. Nous sommes débarrassés de tout stress, et le monde dit « civilisé » est tellement loin ! Ici on reprend tout de zéro, on se vide l'esprit, on recharge les batteries.

Au petit déjeuner, nous découvrons le plaisir des tartines à la confiture de figue avec une sous-couche de... vache qui rit ! ainsi que la confiture d'ipomée (patate douce). De vrais régals ! Nous levons le camp et repartons parmi les dunes. Dans le village de Sidi Salah, nous recroisons l'autre groupe, celui des dépressifs. Eux n'ont pas droit à la surprise qui nous y attend : derrière les portes de ce qui semble être un entrepôt se cache un véritable patio, ilot de fraicheur et de bien-être. Nous buvons un coca... Oui, on en trouve même ici.

Maroc_05.jpg

Plus loin, nous prenons la pause déjeuner à l'ombre d'un palmier, accompagné de succulent thé à la menthe, sucré à souhait. Hormis l'eau, c'est notre principale source d'hydratation. Abdou fait une réparation de fortune de ma semelle avec de la super glue achetée à Sidi Salah, ça devrait tenir.

L'environnement est beaucoup plus varié que je ne l'imaginais : tantôt nous traversons une vallée plate caillouteuse, tantôt des étendues de terre séchée et écaillée, la végétation est souvent présente, et bien sûr nous gravissons des dunes. Les chaussures de marche ne sont pas forcément le choix le plus judicieux : les miennes, bien que montantes, ne serrent pas suffisamment aux chevilles, et se remplissent très facilement de sable. Ariane porte des baskets, Hélène des chaussures en toile montantes, et toutes deux souffrent bien moins de ce problème.

Ces longues marches sont l'occasion de belles discussions. Avec Flo car nous ne nous sommes pas vu depuis longtemps, avec Ariane aussi qui a un charmant petit accent. Bref, on fait le point sur nos vies, nos envies. Avec Antoine, on parle musique et photographie.

Maroc 06

Le rythme de marche n'est pas harassant. Nous faisons de nombreuses pauses durant lesquelles nous partageons des figues, dattes séchées, et autres joyeusetés. Après tout, il faut que ça reste des vacances ! En plus la chaleur n'est pas écrasante en cette saison.

A l'arrivée au bivouac, nous avons droit à un luxe rare dans cet environnement : celui de pouvoir faire une petite toilette avec un fond d'eau dans une bassine. Chacun dissimulé derrière une dune, il y a pire comme salle de bain ! En tout cas on relativise sur la quantité d'eau utilisée lors d'une douche, et trouvons immoral de prendre des bains.

La soirée est mémorable : quelques roulades depuis le sommet des dunes au coucher du soleil, puis nous allons assister Hamid, l'un des chameliers, pour la cuisson du pain dans un four creusé à même la terre. Nous accompagnons le diner de gros fou-rires : peut-être est-ce la dégustation de vin du terroir qui nous a définitivement détendus. Je persiste à dire que Flo est passée à côté de sa vocation d'entertainer !

La soirée s'achève autour d'un feu. Les chants berbères se mêlent aux tubes français des années 80. Puis nous décidons de passer la nuit à la belle étoile, avec 4 épaisseurs de linge sous le sac de couchage !

C'est quelque chose de se réveiller dans la nuit et d'être écrasé sous la voute céleste plus étoilée que jamais... 

Maroc_09.jpg

Publié dans Désert Marocain

Commenter cet article